Poème : Lassitude - L. Maryline

[Vampyrella]

Lassitude

Carburant, la substance de mes poumons encrassés
Humant ce carbone, j’étouffe dans ce gouffre enfumé
Je m’oxygène d’hydrogène car je suis zen en apnée.

Lumière faite sur briquet, j’actionne avec hargne ma pierre d’âme,
Infâme de jadis ma muse, mécanique vie de trêves, ce cri de lames !
Je ne bois que mon sang s’écoulant lentement dans mes veines,
Saignantes par tant de peines m élevant au statut de la reine.

Oh grande prêtresse des malheurs je gis dans un tourment sans fin
Oh puissante maîtresse des rancœurs je navigue doucement vers demain.
Le lever du jour n’apparaissant qu’en illuminant mon pauvre corps défunt...

De mon coucher, je fusionnerai à la même heure où cet astre s’endort,
De mon réveil, ma myopie cédera place à la vue d’une presbytie chez les morts
Car au bout du rivage, je serai devenue mirage aux yeux des non-voyants
Trop aveuglés par mon tourment, je prends maintenant place au firmament…

Le bonzaï a bon karma, je touche à la vie, lorsque je robotise mon bras en action
Ses feuilles ne tombent mais mes muscles se réincarnent dans la verte plantation.

Lecomte Maryline